Confinement : Les moines de Cîteaux n’en font pas un fromage

Comment les moines de Cîteaux vivent-ils le confinement qui a débuté il y a pas moins de 45 jours ? Il suffit de leur poser la question…

Contacté par téléphone, le père-abbé de Cîteaux, Dom Olivier Quenardel, indique : « Habituellement, notre vie est déjà un peu confinée. Ce qui a changé, c’est que l’hôtellerie ainsi que la boutique sont fermées. Par ailleurs, nous mettons plus de distance entre nous : aux offices, nous occupons une stalle sur deux et pendant le repas, nous nous installons trois par table… »

Beaucoup d’intentions de prières confiées aux moines

Les moines vivent donc ce confinement assez sereinement…sans oublier pour autant le monde extérieur. Dom Quenardel confirme : « On porte dans la prière tous ceux qui vivent un confinement difficile, les malades, les familles en difficulté. Nous recevons beaucoup d’intentions de prière, il n’est pas rare que les gens nous confient leurs soucis par téléphone. Enfin, nous admirons l’extraordinaire dévouement des soignants. »

Pendant le confinement, les vaches continuent à produire du lait, qui doit être transformé en fromages. L’activité ne s’est que peu atténuée, puisque la production hebdomadaire, à savoir 2500 fromages, n’a pu être réduite qu’à la marge.

Frère Benoît, qui occupe le poste de « cellérier », gère notamment la production des fromages. Il explique : « Les deux premières semaines du confinement ont été catastrophiques. Non seulement on a dû fermer la boutique, où nous vendons 30% de nos fromages, mais les grossistes ont eux aussi stoppé leurs commandes, en raison notamment de la fermeture des restaurants. »

Un « réseau parallèle » pour vendre les fromages

Le Cistercien a donc dû trouver une solution dans l’urgence… qui est passée par la distribution locale. Le moine précise : « On a monté un réseau parallèle, en passant par les moyennes surfaces du secteur. Plusieurs ont joué le jeu, en particulier le magasin Attac d’Aiserey. Certains grossistes ont commencé à reprendre – timidement – leur activité donc finalement l’impact économique du confinement n’est pas aussi important qu’on aurait pu le craindre. »

L’autre ressource de l’abbaye de Cîteaux est assurée d’ordinaire par les visites du site…qui sont pour l’heure suspendues, sans que l’on sache quand elles pourront reprendre normalement. Habituellement, le mois de mai est favorable aux moines, or ces derniers savent que cette année, ils devront porter leurs espoirs sur la saison estivale.

En attendant d’heureuses nouvelles à ce sujet, les moines poursuivent leur inlassable et non moins indispensable mission : prier pour les autres, à toute heure de la journée…et de la nuit.

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