Soixante ans après la publication de l’encyclique Pacem in Terris du Pape Jean XXIII (Sur la paix entre toutes les nations, fondée sur la vérité, la justice, la charité, la liberté) et alors que la guerre a ressurgi sur le sol européen, quelle est la responsabilité des chrétiens dans la construction de la paix en Europe, aujourd’hui ?
L’Association strasbourgeoise Démocratie, Construction européenne & Religions, la Coordination des OING catholiques membres de la Conférence des OING du Conseil de l’Europe et Pax Christi France ont proposé à trois personnalités de se réunir pour en discuter :
Monseigneur Antoine Hérouard, archevêque de Dijon et vice-président de la Commission des Épiscopats de la Communauté Européenne ; Constantin Sigov, philosophe ukrainien, et Christos Giakoumopoulos, directeur général des Droits de l’Homme au Conseil de l’Europe.
L’échange sera introduit et animé par le chercheur François Mabille, spécialiste de l’histoire contemporaine de l’Église.
Constantin Sigov est un philosophe et éditeur ukrainien. Il enseigne à l’université Mohyla de Kiev et dirige la maison d’édition L’Esprit et la lettre. Il est notamment l’auteur de Quand l’Ukraine se lève (Talent Editions), et Le Courage de l’Ukraine (Cerf).
Monseigneur Antoine Hérouard est archevêque de Dijon. Ancien secrétaire général de la Conférence des évêques de France, il a été lu premier vice-président de la Commission des Épiscopats de la Communauté Européenne (COMECE) en mars 2023.
Christos Giakoumopoulos a été nommé Directeur général des Droits humains et de l’Etat de Droit du Conseil de l’Europe le 1er août 2017. Il fut auparavant conseiller du Secrétaire Général pour l’Ukraine.
Présentation du sujet (sur la base du texte d’Alfonso Zardi – complété par Jean-François Bour)
60 ans après Pacem in Terris : la paix serait-elle introuvable ? Elle reste, en tout cas, un défi pour les chrétiens aujourd’hui, en Europe. En avril 1963, le pape Jean XXIII publiait son encyclique Pacem in Terris quelques mois après le dénouement de la crise des missiles de Cuba qui avait failli déboucher sur une confrontation mortelle entre les deux super-puissances nucléaires, USA et URSS. Le message du pape, adressé pour la première fois « à tous les hommes de bonne volonté » insistait sur le respect des droits humains, la liberté, la solidarité et la justice pour que soit préservée la paix dans le monde.
Soixante ans plus tard, à un moment où une lancinante « guerre mondiale par morceaux » (Pape François) cause d’immenses souffrances et où une nouvelle confrontation impliquant des super-puissances est en cours sur le sol européen, pourtant voué à la paix, le message de Jean XXIII est-il toujours audible et d’actualité ? Quelle parole nouvelle et quels gestes prophétiques, les Eglises et non seulement les papes, pourraient-elles envisager pour construire et affermir la paix ?
La grande absente de 1963, l’Europe, est-elle devenue un acteur crédible de paix ? Peut-elle compter sur l’action des chrétiens qu’une célèbre image de Jean-Paul II appelle à respirer de leurs « deux poumons », à savoir leurs traditions occidentales et orientales ?
La paix n’est plus seulement affaire de frontières aujourd’hui : elle doit se conjuguer selon toutes les déclinaisons de la sécurité dont les citoyens ont besoin pour mener une vie digne : sociale, économique, alimentaire, etc. Le souci de la paix, largement partagé, peut-il être compris et activé sans une attention accrue pour la justice, y compris internationale, et une défense acharnée des droits humains partout où ils sont violés ?
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Type : Public Externe
