La liberté du Chrétien

Edito Mai 2024

Mgr Antoine Hérouard

En ce temps pascal, la liturgie insiste beaucoup sur la nouveauté apportée par le Christ Ressuscité, sur la transformation de la vie qu’apporte la foi en Jésus pour ceux qui acceptent de devenir ses disciples. Le changement est patent, tant pour les apôtres qui passent de la peur et de l’enfermement, au témoignage et au courage de la prise de risque, que pour ceux qui accueillent leur message dont nous suivons la trace dans les Actes des apôtres. C’est bien sûr le fruit de l’action de l’Esprit Saint depuis le jour de la Pentecôte.

Notre enracinement dans la vie chrétienne vient de là, de cette transmission, heureuse et joyeuse, même si elle a lieu au milieu des épreuves, des difficultés de toutes sortes et des persécutions qui a traversé les siècles et les aléas des situations historiques. Les baptisés de Pâques en sont un témoignage vivant : ils ont découvert à travers des rencontres, des témoignages, des événements heureux ou douloureux, à travers la lecture de la Parole de Dieu, la beauté du message de l’Évangile et la puissance du Christ, Fils de Dieu et Sauveur du monde.

Alors toutes les difficultés de nos vies, les drames de notre époque (si nombreux devant la multiplication des conflits, de la violence et de l’injustice) ne sont pas supprimés comme par enchantement, mais sans doute remis à leur juste place. Quant à l’Église, souvent vilipendée pour son histoire longue et contrastée, moquée comme une vieille dame en fin de vie dans nos pays occidentaux, honteuse devant les abus de toute sorte qui ont pu être commis en son sein par ceux qui devaient la servir, voilà que cette Église apparaît, à ceux qui découvrent le Christ et la foi, comme le chemin et le lieu de la vie chrétienne.

L’action de l’Esprit transforme toute chose en donnant la force et l’audace d’être témoins. C’est ce que découvrent les jeunes (et les moins jeunes !) qui reçoivent, en cette période, le sacrement de la Confirmation. Parfois, j’entends des catholiques qui se lamentent sur les difficultés de transmission, la baisse de la pratique religieuse, la faiblesse des vocations sacerdotales ou religieuses, la perte d’influence du christianisme dans la société, en particulier autour des questions éthiques. Non que ces constats soient faux, mais plutôt que de nous plaindre ou de vivre dans le regret, n’est-ce pas une invitation renouvelée à prendre au sérieux la beauté et la joie de notre foi, à goûter d’une liberté nouvelle ce qui nous est donné par l’Esprit et à ne pas avoir peur de dire ce que nous croyons et comprenons de la dignité de l’homme et de la femme, créés à l’image de Dieu, en tout temps et dans toute situation !

« Puisque l’Esprit nous fait vivre, marchons sous la conduite de l’Esprit ! » (Ga 5, 25).

 

Mgr Hérouard, mai 2024

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