Vœux 2024 de Mgr Hérouard, archevêque de Dijon

La tradition d’échange des vœux en début d’année n’est pas seulement l’occasion d’émettre des souhaits en l’air, plus ou moins réalistes, comme des bouteilles à la mer. C’est bien sûr le moment d’exprimer ce que nous pouvons souhaiter pour les autres, pour nous-mêmes, pour le monde et pour notre Église. Mais c’est aussi, à notre mesure, une sorte d’engagement de nous-mêmes pour travailler avec nos moyens dans cette direction et du coup, ces vœux nous invitent à la vigilance, à la prière, à l’action.

L’année 2023 a été, à bien des égards, une année difficile : notre monde est déchiré par la guerre, que ce soit en Ukraine ou depuis octobre, en Terre Sainte et aussi en bien d’autres endroits du globe. Nous nous sentons impuissants devant les morts, les destructions, les haines qui s’accumulent sans doute pour des générations. Comment œuvrer pour la Paix de façon concrète, en nous, autour de nous, si ce n’est déjà par la prière pour que l’Esprit de Dieu apaise les cœurs meurtris, nous guérisse de l’indifférence et touche les cœurs durcis dans l’injustice et la loi du plus fort ? 2024 verra aussi les élections au Parlement européen. Puissions-nous souhaiter que la campagne électorale à venir ne se focalise pas sur des slogans faciles ou des jeux politiciens aux enjeux internes à chaque pays, mais permette de redire les fondamentaux de la construction européenne dans la construction de la Paix sur notre continent et l’établissement d’une destinée commune, dans le respect de l’histoire et de la culture des différents pays de l’Union.

Notre pays est aujourd’hui bien divisé, avec une société fracturée, une crise démocratique, une montée de la violence verbale ou même physique, une difficulté à se parler, à échanger des arguments, à garder une rationalité au-delà des émotions immédiates et des polémiques sans fin. Là aussi, puissions-nous apprendre à nous écouter davantage, à faire vivre notre démocratie, à nous engager concrètement au service de ceux qui sont dans la difficulté, qu’elle soit matérielle, mais aussi du fait de la maladie, de l’isolement, des fragilités familiales, de l’équilibre de vie.

Quant à l’Église, nous voyons bien qu’elle est dans une phase de transformation d’elle-même et de son positionnement dans la société. Les difficultés ne manquent pas (gestion des suites de la crise des abus, baisse de la pratique et de la catéchèse, difficulté du renouvellement des acteurs pastoraux, prêtres, diacres, laïcs en mission, bénévoles). Mais les signes de vitalité sont là aussi : l’engagement des jeunes, la croissance et la soif de Dieu des catéchumènes, la charité discrète vécue au quotidien, les engagements de formation des uns et des autres. Puissions-nous ne pas céder aux sirènes du découragement, vivre les réalités avec courage et détermination et nous engager résolument dans une dynamique missionnaire, chacun pour sa part, là où il est. C’est bien la perspective du Synode qui verra sa deuxième session à l’automne prochain et nous invite à une transformation pastorale de nos communautés dans une perspective vraiment missionnaire. Le trésor de l’Évangile nous est confié pour que nous le partagions et que la Foi en Jésus le Christ soit pour tous ceux qui le découvriront une source intarissable de Paix, de Joie et d’Espérance !

Bonne et heureuse année nouvelle 2024 à chacun et chacune d’entre vous !

Mgr Antoine Hérouard +

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