Dans l’attente de la bienheureuse espérance !

Inutile de se le cacher, la morosité est l’ambiance générale de cette fin d’année. L’actualité y est bien lourde entre d’une part la poursuite de la guerre russe en Ukraine dont on ne voit pas la fin et qui, poursuivant son lot de morts et de destructions, émousse aussi le soutien matériel et moral à l’égard du pays agressé, et, d’autre part, l’explosion de violence en Terre Sainte depuis l’attaque terroriste du Hamas contre Israël et la réponse militaire massive d’Israël dans la bande de Gaza, faisant là aussi tant de victimes civiles et laissant derrière elle, désolation et haine accumulées. Comment regarder l’avenir et envisager un futur de paix ou de coexistence pacifique entre deux peuples ainsi blessés ?

Si l’on ajoute à cela la violence du débat politique dans notre pays, l’incapacité de beaucoup à se parler, à construire un avenir commun, l’inflation qui demeure haute et l’augmentation de la pauvreté qui en découle, le découragement ou le repli sur la seule sphère intime n’est pas loin.

C’est dans ce contexte que les chrétiens sont appelés à vivre le temps de l’Avent qui est bien plus que l’attente de Noël tout proche. Pendant la Messe, dans la prière qui suit le Notre Père, le prêtre dit : « Nous qui attendons que se réalise cette bienheureuse espérance : l’avènement de Jésus-Christ notre Sauveur ». Dans cette simple phrase tout est dit :

-Quelle est notre attente ? Qu’est ce que nous attendons vraiment, Qu’est-ce que nous espérons réellement, maintenant et après notre mort ?

-Quand nous parlons de Jésus-Christ comme le Sauveur, quelle conscience avons-nous de ce Salut attendu, espéré ? Que signifie-t-il, au-delà d’une bouée de sauvetage devant les malheurs du monde ou les épreuves personnelles que nous rencontrons ? Que peut signifier pour nous l’avènement du Christ, son retour dans la Gloire ? Comment est-il Celui en qui s’accomplit le sens de notre vie terrestre ?

-Et plus précisément quelle est notre Espérance pour aujourd’hui et pour demain, au-delà des espoirs humains et des attentes trop immédiates ? Alors Noël ne sera pas seulement l’anniversaire de la naissance d’un enfant ou l’occasion de réjouissances familiales (toujours bienvenues) mais l’expression d’une Espérance concrète : l’humanité n’est pas abandonnée à ses propres malheurs, elle marche, contre toutes les apparences, vers Celui qui l’a sauvée et lui donne la Vie en plénitude.

Bon chemin d’Avent !

Mgr Antoine Hérouard +