Réflexions sur l’accompagnement de la fin de vie : Le MCR s’implique

Communiqué

Face aux perspectives d’examen du projet de loi sur la fin de vie, le MCR a souhaité formaliser son positionnement sur cette question qui concerne chacun de nous.

Réunis en septembre à Lisieux, les membres du comité directeur du mouvement ont ainsi consacré près de deux jours à échanger sur ce thème. A l’issue de ces réflexions, ils ont adopté un texte précisant leurs convictions au regard de la fin de vie ainsi que leurs demandes aux gouvernants en matière d’accompagnement de celle-ci.
Parallèlement, le MCR invite les Responsables diocésains et interdiocésains du mouvement à se rapprocher des parlementaires de leurs circonscriptions pour leur faire connaître ces positions du MCR.

Fin de vie et vécu de fraternité

« Être là… » : la présence effective et les gestes fraternels sont essentiels pour affirmer et maintenir la dignité et la qualité d’être humain de la personne jusqu’au terme de son existence.

Même si cela concerne plus souvent la période de la « fin de la vie » que celle de la « fin de vie » proprement dite, de nombreux témoignages révèlent combien dès aujourd’hui il y a d’exemples de « déploiement » de la fraternité vis-à-vis de ces personnes, à l’initiative d’équipes du MCR : ici des réunions d’équipes sont organisées chez des malades, d’autres en Ehpad, et il y a même des cas de création d’équipes au sein d’établissements.

Ailleurs des équipes se font un devoir de pratiquer l’attention à domicile et la visite (y compris dans sa dimension spirituelle) aux personnes vivant leurs dernières années ou très affaiblies, etc.

Toutes ces initiatives sont à repérer, révéler et encourager pour en susciter d’autres.

Selon les contextes, il pourra être souhaitable de conduire ces actions en coordination avec des services ou mouvements comme le SEM ou encore la Pastorale de la Santé.

La Pastorale des aînés, initiative actuellement en cours de mise en place par le MCR national, devrait constituer un outil complémentaire à la disposition des équipes souhaitant s’investir dans ce domaine.

Champ de la citoyenneté

 Le MCR entend se situer en force de propositions en encourageant et donnant à voir des témoignages ou situations qui restent aujourd’hui dans l’ombre. A travers ses médias ou encore de rencontres organisées à tous les échelons (certains diocèses l’ont déjà fait), le MCR pense utile de susciter et présenter les témoignages et retours d’expérience des personnes – professionnels ou bénévoles, voire malades eux-mêmes – montrant les approches alternatives ou novatrices en matière d’accompagnement des personnes en fin de vie et illustrant le fait que le recours l’aide active à mourir n’est pas une fatalité, sans que pour autant l’on mette inévitablement en cause la qualité de vie et la dignité de la personne.

Cependant, et dès à présent, le MCR entend s’exprimer sur différents points liés aux perspectives d’évolution, en cours, de la législation.

  • Demander de meilleurs financements et organisation de « l’offre» hospitalière (en établissement ou à domicile) en matière de soins palliatifs ayant pour priorité la lutte contre la souffrance, la qualité de vie du malade, la sauvegarde de sa qualité d’être en relation, et le sens de sa présence au milieu des vivants.

 

  • Dans l’hypothèse où l’aide active à mourir serait actée par le législateur, exiger l’utilisation de termes et définitions précis et le respect de conditions rigoureuses, pour que le recours à ces solutions reste exceptionnel et n’ouvre pas la voie à des dérives ultérieures.

 

  • Toujours dans cette hypothèse, exiger que les textes prévoient des clauses de non contraintes des soignants qui seraient éthiquement opposés à cette évolution. Dans le même esprit, le MCR émet des réserves sur l’éventuelle mise en œuvre de l’AAM au sein même des établissements hospitaliers « classiques ».

 

Parallèlement le MCR entend, là encore à travers ses médias, et au-delà des témoignages et retours d’expérience évoqués ci-dessus, intervenir sur le champ de l’information pour :

 

  • Combattre les a priori et méconnaissances (par exemple autour de la position de l’église de France ou encore de la notion – parfois mal perçue – de sédation profonde).

 

  • Rappeler les enjeux liés à l’utilisation effective de dispositifs comme les directives anticipées ou la désignation d’une personne de confiance dont on doit constater qu’ils sont encore mal connus (y compris quelquefois au sein du corps médical ou de l’administration des établissements de santé) et contribuer à les diffuser et faire adopter.

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