Prier pour la paix !

Au cours des dernières décennies, beaucoup pensaient naïvement que la guerre appartenait à l’histoire et qu’après les atrocités des guerres mondiales et les conflits liés à la décolonisation, la Paix règnerait en Europe et que les guerres seraient limitées à des conflits lointains et localisés. Mais la réalité de la guerre avec son cortège de morts, de destructions, de souffrances indicibles et de malheurs accumulés s’est brutalement réveillée. L’agression russe en Ukraine dure depuis près de deux ans, les victimes s’accumulent, la haine s’installe dans les cœurs et personne n’entrevoit une fin prochaine du conflit.

Et voilà que le conflit du Proche-Orient, jamais résolu et plus ou moins en sommeil au fil des ans, entre Juifs et Palestiniens, vient d’éclater à nouveau de façon paroxystique par l’attaque terroriste du Hamas contre Israël et la riposte à grande échelle sur la bande de Gaza. Ce sont, de part et d’autre, des milliers de morts, des destructions massives, des populations civiles qui en sont les premières victimes, une catastrophe humanitaire et là encore la haine de l’autre qui ne peut que s’installer.

Devant cette accumulation des malheurs, nous nous sentons bien impuissants, partageant les tristesses des uns ou les angoisses des autres avec aussi sans doute pour nos pays occidentaux avec une part de culpabilité devant nos propres lâchetés et nos aveuglements. Les répercussions du conflit rejaillissent sur la paix civile en nos pays avec la montée du terrorisme, de l’incompréhension et de la peur entre les communautés et les religions.

Tout ceci survient alors que nous sommes censés célébrer cette année les 60 ans de l’Encyclique prophétique de St Jean XXIII « Pacem in Terris », publiée en pleine guerre froide et menace de guerre nucléaire, encyclique qui avait été reçue comme une formidable espérance et une ouverture incomparable à un avenir pacifique entre les nations, un appel à tous les hommes de bonne volonté. L’encyclique rappelait les droits et les devoirs de chacun, aussi bien dans les rapports interpersonnels, vis-à-vis de l’autorité politique, entre les nations et au sein de la communauté mondiale. Le Pape invitait à la construction d’un véritable ordre mondial qui passait par le refus de la guerre (« Plus jamais la guerre ! » s’exclamera son successeur St Paul VI à la tribune des Nations Unies en 1965), le désarmement et le chemin vers un gouvernement mondial.

Il nous faut prier pour la Paix dans notre monde meurtri, prier pour que nous soyons nous-même des artisans de Paix, pour que les consciences se réveillent et que l’Esprit de Dieu transforme le cœur de chacun.

« C’est lui, le Christ, qui est notre paix : des deux, le Juif et le païen, il a fait une seule réalité. (…) Il est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix, la paix pour vous qui étiez loin, la paix pour ceux qui étaient proches. » Ep 2, 14.17

Mgr Antoine Hérouard +

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