Romain, séminariste… volontaire !

Son visage vous est peut-être familier… Vous l’avez déjà vu lors de la journée avec et pour nos séminaristes ! Vous l’aurez compris, Romain Chevalier est séminariste pour notre diocèse. Originaire du doyenné de la Plaine de Saône, issu d’une famille catholique pratiquante, Romain est sur le départ…

En septembre, Romain s’envole en tant que Volontaire de Solidarité Internationale en République Démocratique du Congo, chez les Saléciens de Don Bosco. Envoyé par l’ONG Fidesco pour vivre à Lubumbashi au milieu des jeunes – enfants et adolescents de la rue, il se dit « très heureux de partir à Lubumbashi », lui qui a « le désir de pouvoir continuer à travailler et servir auprès des plus pauvres. »

Entretien avec ce jeune séminariste… volontaire !

Diocèse de Dijon : Âgé de 23 ans, vous vous êtes senti appelé à l’âge de dix ans…

Romain :Ayant une famille pratiquante, j’ai été éduqué dans la foi chrétienne. Lors de ma première communion, j’ai pu vivre une première rencontre de Dieu importante pour moi. C’est durant une retraite d’été, à l’âge de quinze ans, que j’ai senti cet appel de Dieu, que j’ai ensuite laissé sommeillé en moi un moment… Après quelques années d’études dans l’audiovisuel et une brève découverte du monde du travail, cet appel est revenu plus important. J’ai souhaité prendre le temps de réfléchir à cette question que j’avais mise de côté, de discerner et ai donc annoncé à ma famille (surprise !) que je partais vivre une année de propédeutique à Paray-le-Monial. Au cours de cette année, j’ai réalisé que j’étais heureux de me mettre au service du Seigneur, que j’étais en paix… Ensuite, s’en est suivie deux années au séminaire de Lyon, une année de stage à Paris et enfin mon départ avec Fidesco.

DDD. : Vous vous apprêtez donc à partir au Congo, mais il semble que ce n’est pas votre première mission auprès des plus pauvres ?

R. : Non, en effet, je viens de passer une année à Paris au service des personnes en situation de précarité et de prostitution. J’étais rattaché à l’association Aux captifs, la libération : je m’occupais de l’accueil des gens de la rue et, en même temps, je partageais un logement avec d’autres personnes issues de la rue.  C’était une année extraordinaire où j’ai reçu beaucoup de grâces. Si je devais résumer cette année en trois mots, ils seraient « Enrichissante », « Providence » et « Joie » !

DDD. : Une rencontre fut particulièrement marquante ?

R. : Elles le furent toutes ! Mais je garderai toujours le souvenir de ma colocataire au centre d’hébergement : N. était un vrai rayon de soleil. Au sein de notre logement, je l’ai vu revivre ; elle était toujours joyeuse, avait le sourire. N. venait de la rue, de Gare du Nord ; un jour elle a été écrasée par un véhicule qui n’avait pas prêtée attention à elle ou se moquait de sa présence… Par ce drame, elle est devenue handicapée. La pauvreté est d’abord relationnelle aujourd’hui en France, bien que la pauvreté spirituelle et matérielle continue de croître.

DDD. : Qu’attendez-vous de cette année de volontariat ?

R. : Rien et tout ! Je pars le 3 septembre pour un an. C’est Fidesco qui a choisi le lieu et l’ordre de ma mission : je ferai de la gestion de projet pour les Salésiens de Don Bosco afin de travailler sur des programmes éducatifs ; mais, en réalité, le plus important sera « d’être avec » ces jeunes de la rue. En partant au Congo, je sais déjà que cela sera éprouvant psychologiquement, que je vivrai des moments compliqués tout en me retrouvant confronté à une autre forme de pauvreté que celle déjà vu en France. Néanmoins je sais également que ce sera une nouvelle année enrichissante dans mon cheminement…

Partager