Mgr Minnerath à Lviv (Ukraine) pour le synode de l’église gréco-catholique

Du 2 au 4 septembre, j’ai pu participer à l’ouverture du Synode de l’Église gréco-catholique ukrainienne. J’y représentais la Conférence des Évêques de France. Le thème du Synode était « La Parole de Dieu et la catéchèse » dans le cadre du programme pastoral « Paroisse vivante – un lieu pour la rencontre avec le Christ vivant », adopté en 2011. Quarante-deux évêques d’Ukraine et de la diaspora (surtout USA, Canada) étaient présents sous la présidence de leur archevêque majeur.

Le Synode a été inauguré par une splendide Divine Liturgie en la cathédrale Saint-Georges de Lviv. La première session a été consacrée aux discours d’accueil et aux interventions des invités. J’ai dressé un tableau de la situation de la catéchèse en France et dans notre diocèse.

Avec plus de cinq millions de fidèles, l’Église gréco-catholique ukrainienne représente la plus grande des Églises orientales catholiques. Cette Église a choisi de rester rattachée à Rome en 1596, tandis que la partie orientale de l’Ukraine relevait de l’autorité de Moscou. Les Églises orientales disposent d’une grande autonomie canonique. Leur liturgie est la même que celle de leurs sœurs orthodoxes.

L’Église gréco-catholique ukrainienne avait été supprimée par Staline. Ses fidèles ont été contraints de se soumettre à la hiérarchie orthodoxe. Cette Église a survécu dans la clandestinité jusqu’à l’indépendance de l’Ukraine en 1991. Aujourd’hui elle fait preuve d’un remarquable dynamisme. Partout on construit des églises, des presbytères, même des universités. Les séminaires sont pleins. L’Église se préoccupe de la transmission de la foi, surtout dans la diaspora occidentale où elle rencontre les mêmes difficultés que chez nous.

A l’arrière-plan du Synode se dressait la question du séparatisme des régions orientales de l’Ukraine soutenues par la Russie. La division des Orthodoxes en trois obédiences différentes était aussi à l’ordre du jour. Comme on sait, un « patriarcat de Kiev » a été créé en 1992 qui sollicite maintenant une reconnaissance canonique de la part de Constantinople, pour devenir une Église nationale autocéphale ukrainienne, avec l’idée d’y attirer les fidèles qui relèvent de la juridiction du patriarche de Moscou. Cette question a une dimension hautement politique. Les Gréco-catholiques, pour leur part, observent ces développements et s’efforcent de maintenir des relations fraternelles avec tous.

Mgr Roland Minnerath

Partager