Fontaine-Française : bénédiction du coq de la Chapelle de la Motte

La commune de Fontaine-Française a entrepris il y a quelques mois de restaurer la Chapelle Notre-Dame de la Motte, une mignonne petite chapelle située dans Fontaine, route de Fontenelle. Les travaux de couverture étant terminés, le clocheton restauré, la commune a acquis un nouveau coq à placer sur la girouette. Le Maire de Fontaine-Française, M. Nicolas Urbano, m’a appelé la semaine dernière pour m’en informer et me demander de bénir ce coq, selon la tradition. Nous avons convenu de fixer cette cérémonie au mardi 18 octobre à 17h30, afin que les différents artisans ayant travaillé sur la chapelle puissent être là, et que le coq puisse être replacé sur le clocheton immédiatement après avoir été béni.

Les artisans, des membres du Conseil municipal, des paroissiens, des habitants de Fontaine et de quelques autres villages se sont donc réunis mardi à 17h30. M. Urbano a fait un petit discours au cours duquel il a évoqué les travaux entrepris, ceux qui restent à faire (intérieur de la chapelle), et a remercié les artisans présents. Puis j’ai donné la symbolique du coq perché sur les clochers, avant de le bénir. Enfin, l’entreprise Vingeanne Couverture a posé le coq sur la croix placée sur le clocheton.

Père Etienne+

 
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Signification du coq

Pour les Chrétiens, le coq est le symbole de la vigilance, il nous invite à nous lever courageusement chaque matin pour accomplir toutes nos tâches humaines, et il semble nous dire de rester éveillés face à nos responsabilités. Le coq annonce aussi la victoire de la lumière sur la nuit, le Christ « soleil levant ressuscité » venu nous arracher aux ténèbres du péché pour nous donner part à la Lumière du Royaume des Cieux.

Le coq a toujours eu des qualités proverbiales : fierté, vigilance, courage, parfois même agressivité pour défendre son territoire et sa « cour ». C’est un animal familier qui sait se faire entendre. Et le fait qu’il soit comme celui qui sonne le réveil de la population dès l’aurore en fait un symbole de la vie qui s’éveille.

À la campagne, comme l’horloge sur les clochers, il a aussi une fonction « utilitaire ». On regarde le coq pour savoir d’où vient le vent, ce qui est la base des prévisions météorologiques.

Donc : Pourquoi des coqs sur les clochers des églises ?

Ce qui semble évident, après l’énumération de cette symbolique, c’est que le coq, haut placé, perché au sommet de nos églises, rappelle le Christ protecteur, vigilant et défenseurs de ses enfants.

Le Coq-Girouette toujours face au vent, est le symbole du Christ maître du vent et des tempêtes, vainqueur de toutes les forces maléfiques qui peuvent mettre en danger le monde et les croyants.

Le coq est l’oiseau de lumière, l’emblème du Christ, « l’oiseau annonciateur du jour qui se lève ». Comme le Christ, il annonce l’arrivée du jour après la nuit, symboliquement la victoire du bien sur le mal. Dans l’art chrétien, il est le symbole de la résurrection du Christ, et de la vigilance chrétienne. De même que le coq annonce le jour nouveau, de même, le chrétien attend le jour où le Seigneur reviendra. Associé à la Croix au sommet de l’église, il symbolise l’association de la mort et de la résurrection du Christ, ce qui est au cœur de la foi chrétienne.

Dans l’art chrétien, il est l’emblème de Saint Pierre : symbole de la résurrection du Christ, de la vigilance chrétienne, des prédicateurs. Une autre explication serait que les premiers chrétiens se réunissaient pour une prière matinale au chant du coq, jusqu’à l’apparition des cloches, vers le Vème siècle.

Pourquoi bénir le coq ?

Au sommet du clocher le coq domine nos maisons. Il veille sur nous et nous invite à regarder plus loin que le bout de notre nez, à dépasser, en quelque sorte, l’esprit de clocher. Le coq invite ainsi chacun(e) quelles que soient ses convictions, son appartenance religieuse, politique, culturelle, sociale à un respect mutuel, à l’acceptation de nos différences et à la complémentarité. Il invite à la solidarité. Il appelle les chrétiens à la fraternité et à la prière pour ce nouveau jour qu’il nous est donné de vivre.

En France, le symbole se double d’un jeu de mot remontant à 2000 ans. En latin, le mot gallus signifie à la fois coq et Gaulois. Les Romains ne se sont pas privés de plaisanter sur le caractère « volatil » de leurs orgueilleux voisins. Le coq gaulois (ou Gallus gallus domesticus) a donc au moins deux bonnes raisons de faire la girouette sur les clochers de France !

Que ce moment de joie soit l’occasion de mieux nous connaître, de mieux nous comprendre et de remercier tous ceux et celles qui ont contribué à ce rassemblement. Je vais donc bénir maintenant ce coq avant qu’il ne prenne sa place définitive.

Pourquoi bénir le coq ? La tradition veut que le coq, symbole religieux, soit présenté aux habitants et reçoive une bénédiction afin de protéger les lieux, avant de reprendre sa place au sommet du clocher de l’église.

Prière de bénédiction du coq

1) « Seigneur, notre Dieu, bénis ce coq du clocher de la chapelle de La Motte qui va veiller à nouveau sur les Fontenois.

Qu’il nous aide à regarder toujours du côté de la lumière !

Qu’il nous appelle à rester éveillés pour construire la fraternité !

Qu’il nous invite à orienter notre vie vers le bien, à être forts contre les vents contraires !

Qu’il nous incite à regarder l’horizon, là où le soleil se lève, chaque matin, nous invitant à nous éveiller et à participer à la vie du monde !

Comme le coq qui annonce le jour naissant, ayons les yeux tournés vers le Christ pour qu’avec Lui, nos vies soient illuminées de la lumière de Pâques !

Au nom du Père et du Fils et du saint Esprit.
Amen. »

OU :

2) « Seigneur, regarde notre peuple et tout ce qu’il consent pour restaurer une demeure digne de toi. Bénis ce coq, symbole du veilleur annonçant l’aurore, reflet de la lumière qu’est le Christ. Il nous ouvre à la dimension du monde regardant les quatre points cardinaux, de l’est à l’ouest, du nord au sud.  Il nous ouvre à la dimension universelle de l’Eglise. Il nous rappelle que nous sommes fragiles comme Saint Pierre.

C’est pourquoi nous t’implorons comme Saint Pierre : viens au secours de notre faiblesse. Donne-nous le courage de nous ressaisir. Fortifie-nous, alors nous repartirons chaque matin plein de confiance et d’espérance à la rencontre des hommes et des femmes qui partagent notre vie en ce village et dans cette chapelle.

Et nous le bénissons : Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.
Amen. »

Une fois le coq fixé, on peut lui faire faire 3 tours sur lui-même : pour l’Église, pour le maire et la municipalité, et pour tous les habitants de FF. (ou : pour tous ceux qui nous gouvernent, pour tous les fidèles, pour M. le curé).

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