Retour sur la semaine de l’Unité (1ère partie)

1485La semaine de prière pour l’Unité des Chrétiens s’est déroulée du 18 au 25 janvier 2016. Dans notre diocèse, les rencontres se sont déroulées du 15 au 24 janvier (une dernière veillée oecuménique aura lieu le jeudi 4 février à Marsannay-la-Côte).

Retour en deux temps sur les différentes rencontres dans notre diocèse de Dijon.

Monastère de Saint-Elie, 15 janvier

Les Carmélites ont donné le coup d’envoi de la prière pour l’Unité. Une belle occasion pour le groupe oecuménique et la fraternité Saint-Elie de prier ensemble selon le rite bysantin, au cours des vêpres de la fête de saint Pierre aux liens. Ensuite le père E. Fritsch, curé de la paroisse bysantine de Lyon, présenta la longue histoire du christianisme en Ethiopie, où il vient de séjourner plusieurs années.

 Si l’on en croit la tradition orale, ce pays est celui de la reine de Saba, il a reçu la visite du Christ lors de la fuite en Egypte, – on peut voir encore les « traces des pas de Marie » sur un rocher, au bord du lac Tana – , enfin c’est le pays de la reine Candace, dont l’eunuque fut baptisé par Philippe, selon le récit des Actes des Apôtres. Avec les monnaies, les premières traces historiques remontent au IVème siècle ; le premier évêque, Frumence, fut ordonné en 324 par le patriarche Athanase le Grand.Le roi Ezaras, son élève, fut  le premier d’une très longue suite de rois chrétiens, au long des siècles, jusqu’à la mort d’Haïlé Sélassié, en 1975. Des ruines imposantes de monastères et d’églises, des fresques, de très beaux évangéliaires,  témoignent de la richesse de cette transmission séculaire, toujours présente dans les rites et la langue liturgique.

Les chrétiens éthiopiens appartiennent, en grande majorité, à l’Eglise orthodoxe, autocéphale. On compte aussi de nombreux protestants et une toute petite minorité de catholiques.

Un grand merci au père Fritsch de nous avoir fait découvrir cet aspect  du christianisme oriental, héritage si impressionnant et si méconnu.

Chenôve, 16 janvier

Les paroissiens de Chenôve ont accueilli, dans  la chapelle Sainte-Thérèse qu’ils viennent de réaménager et de repeindre, une belle délégation de la paroisse évangélique du Tabernacle, leur voisine, avec laquelle ils ont pris l’habitude,depuis plusieurs années, de prier,  au moment de la Semaine de l’Unité.

La lecture de l’épître de saint Pierre a été l’occasion d’échanges en profondeur : «  Comment voyons-nous les hauts faits de Dieu dans nos vies ? Comment y répondons-nous ? Comment la communauté nous aide-t-elle à progresser ? »

Après deux témoignages personnels émouvants de guérison, chacun a  répondu  à ces questions, en petits groupes, avant de rendre grâces tous ensemble. La prière de l’assemblée était soutenue par la chorale Gospel « Unity » de la paroisse du Tabernacle : la jeunesse, l’énergie, la qualité musicale de ce groupe ont exprimé dans la joie la parole de l’épître : « Vous êtes un peuple destiné au salut, pour que vous  annonciez les hauts faits de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière ».

Le père Luc Lalire et le pasteur Philippe Montuire ont conclu par un appel à renouveler, l’année prochaine,  ces moments d’amitié fraternelle. Bonne année aux deux communautés !

Dijon, 17 janvier

Au temple de l’Eglise Protestante Unie de Dijon, madame le pasteur Gwenaël Boulet et madame Tina Dachary, présidente du Conseil Presbytéral, accueillaient les catholiques  pour le culte, au cours duquel  le père Bernard Card, curé de Saint-Michel  a assuré la prédication, en commentant les versets de l’épître de Pierre choisis pour la semaine de l’Unité : « Vous êtes la race élue, la communauté sacerdotale du Roi, le peuple que Dieu s’est acquis, pour que vous proclamiez les hauts faits de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 Pierre, 2, 9-10).

Après avoir rappelé le sens de l’ensemble de l’épître, « message d’encouragement »  adressé à des chrétiens en butte à l’indifférence ou à la persécution-situation  bien contemporaine -, il a repris le sens théologique de chacune de ces expressions  qui « définissent l’identité et la mission de l’Eglise, et dans l’Eglise, de chaque baptisé», à partir de la figure du Messie crucifié, la pierre d’angle à laquelle il faut toujours s’appuyer. Chacune des confessions  chrétiennes peut méditer ce texte, pour  prendre conscience de la dignité du peuple chrétien et de la vocation commune à être des témoins du salut en Christ.

En conclusion « une bien belle épître qui nous révèle ce qui fait, entre Eglises-soeurs, notre unité profonde, notre identité de chrétiens, notre engagement au service de l’Eglise, et notre mission dans le monde. Voilà de quoi vivre le partage et la communion fraternelle entre nous ».

On peut retrouver l’ensemble de cette belle méditation sur le site de la paroisse Saint Michel.

L’après-midi, à 15 heures, Dom Olivier Quénardel, abbé de Citeaux,

devant un public nombreux et attentif, a longuement évoqué la maturation de leur étonnant projet de fondation monastique cistercienne en Norvège. L’appel entendu par le frère Joël, à l’occasion d’un séjour dans ce pays, a fait l’objet d’un  discernement personnel, et  communautaire, approfondi, à chaque étape de décision, pendant près de dix ans.

Ce témoignage était très fort parce qu’il mêlait des questions et des détails extrêmement précis (comment apprendre le Norvégien ? Comment faire du fromage si on ne peut pas élever de vaches ? Quel rythme donner à la journée , quel horaire pour les repas ? Comment concilier accueil et vie monastique ?…) à l’ interrogation spirituelle fondamentale sans cesse renouvelée : est-ce bien la volonté de Dieu ?

Dès lors on comprend qu’il ne s’agit pas tant , dans ce projet de fondation, « d’aller chatouiller les Luthériens » chez eux , selon les termes d’un auditeur justement chatouilleux, mais de  redonner le témoignage de la vie évangélique radicale à laquelle invite la vocation monastique.

Implantée sur le site d’un ancien monastère, la petite communauté de Munkeby vit très simplement et très fidèlement, à la manière des premiers disciples de saint Bernard. Pour le père abbé qui a pris la décision de la fondation, et  pour tout le monastère qui la soutient, cet enfantement est l’occasion d’ un renouvellement spirituel.

Beaune, 17 janvier

Ce même jour, à Beaune, une veillée  était  organisée par le groupe d’amitié oecuménique , ancien et fidèle, au temple protestant, dont la rénovation vient d’être terminée. Le père Y. Frot, curé de Beaune, et madame le Pasteur G. Boulet, présidaient la prière, mais c’était au tour du père Frot, cette année, d’assurer la prédication. S’appuyant sur l’épître de Pierre, puis sur l’évangile de Mathieu ( 5, 13-16) invitant les chrétiens à être le sel  et la lumière du monde, il  insista sur les appels reçus dans ces deux textes : appel à la sainteté, (non  la perfection, mais l’ajustement à l’amour du Seigneur), appel à l’espérance,

– dans les ténèbres du fanatisme et de la violence, attention aux besoins pour procurer le nécessaire,

– dans une attitude discrète et confiante comme celle de Marie à Cana.

Pour signifier leur accord avec la  proposition de cet engagement missionnaire, les participants échangèrent ensuite le pain et le sel.

Le père Frot, sur le point de partir en Terre Sainte avec un groupe de pèlerins, promit en terminant de prier particulièrement pour l’Unité sur les lieux où est né Celui qui est la Lumière du monde.

                                      Maguy Minonzio

Photos ci-dessous : Saint-Elie (x2), Chenôve, culte à Dijon (x2), conférence Dom Quénardel, Beaune (© Groupe oecuménique de Dijon)

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