Le Mystère Sainte Reine en 2022

Conformément à la proposition du Service des Pèlerinages (mais finalement par leurs propres moyens), une douzaine de pèlerins côte-d’oriens se sont retrouvés à Alise-sainte-Reine, accueillis et guidés par son directeur, Jean-Christophe Garandeau. La traditionnelle fête annuelle, préparée toute l’année et mobilisant une centaine de bénévoles, dont le spectacle « les mystères de sainte Reine » est le clou, se jouait pour la seconde fois du week-end ce dimanche 28 août. Précédé de la messe, de visites d’église et de chapelle pour nous, le spectacle conte sans interruption depuis l’an 866 le martyre d’une orpheline de mère du IIIe siècle, Reine, refusant d’abjurer sa foi catholique reçue de sa nourrice Philomène et… s’opposant ainsi fatalement à l’autorité familiale ou du parti qu’on lui proposait. Ce fut une journée en trois temps, comme les trois actes scandant cette fresque tragique historique et locale.

Une journée en trois temps…

La messe, au théâtre des Roches pour l’occasion, s’est déroulée sous un délicieux soleil et sous la protection de sainte Reine, dont les reliques ont été amenées en procession par deux moines de l’abbaye de Clairval, de Flavigny. C’est là que les reliques de Reine reposent depuis 864. Faisant partie aussi du cortège: Apolline, jouant le rôle de Reine pour la première fois, entourée de ses deux « bourreaux ». Ce temps de recueillement et de communion a permis au P. Lionel CANAT d’introduire le P. Cyrille LUWALA, qui prendra sa suite à Venarey-les-Laumes par son installation le 11 septembre prochain. Après vénération des reliques, un déjeuner champêtre et bon enfant a prolongé le « service des deux tables » qui venait d’avoir lieu.

Durant une heure et trente encore à disposition, nous nous sommes laissé emmener dans les jolies ruelles vers l’église paroissiale st Léger; église dont nous avons admiré le baptistère doté d’une magnifique Vierge à l’Enfant où la tendresse de Jésus pour sa mère transparaissait délicatement. Avec Pierre ensuite, enfant d’Alise disposant des clés de la « source miraculeuse » et de la chapelle sainte Reine (à défaut d’avoir les clés du Paradis…), nous nous sommes laissé conter l’histoire de ces lieux et, pour la chapelle, de ses sublimes vitraux notamment. Ils relatent la vie de la fille du pays de sa naissance à sa mort à seulement 15 ans, mais aussi après sa mort par exemple: pour la translation de ses reliques vers l’abbaye de Flavigny ou encore la messe de consécration de la chapelle sainte Reine, suite à restauration, en 1899 et en présence du futur chanoine Félix Kir.

… comme un parfum d’envoi en mission !

Enfin, c’est un spectacle de toute beauté, tant au niveau du texte en vers (écrit et répété fidèlement depuis le XIXe siècle) que des costumes d’époque, qui nous a tenus en haleine durant 2h45 et ses 3 actes entrecoupés de pauses. Le décalage existant entre l’adoration des faux dieux prônée par le père (Clément), la tante (Léonice) ou Olibrius (gouverneur romain des Gaules réclamant la main de Reine ou sa mort, à défaut) et l’étiquetage de « folle » plaqué sur Reine, proclamant avec constance sa foi chrétienne… a prêté à sourire, voire à rire, à quelques reprises!

À l’heure où les martyrs n’ont plus le visage de jeunes femmes refusant le mariage pour se consacrer à Dieu, devant la longévité de ce spectacle, pensant aux récentes béatification de Pauline Jaricot ou canonisation de Charles de Foucauld (l’une a favorisé l’essor des missions dans le monde, dont certains l’ont payé de leur sang; l’autre, missionnaire, a terminé sa vie martyr) ou le premier anniversaire le 9 août de la mort du P. Olivier Maire en « martyr de la charité »… il semble évident que la perpétuation de ce spectacle ne doit pas faire de nous de simples « spectateurs assis » devant la scène d’une religion catholique difficile à confesser au monde d’aujourd’hui comme à celui d’hier.

Que le feu qui embrasait Reine pour refuser une vie superficielle sans Dieu soit le même qui nous embrase aujourd’hui pour vivre courageusement en témoins du Christ, « ferments dans la pâte »!

Ravis de notre échappée d’un jour, nous vous enjoignons à venir, « même jour, même heure », le dernier week-end d’août prochain sur le mont Auxois. Vous laisser interroger, et enflammer, par ce « mystère » toujours à prolonger!

(Texte et photos : Adéline G.)

Dans la continuité des célébrations du Mystère Sainte Reine, le mercredi 7 septembre 2022 à 17 heures se tiendront Vêpres et Adoration du Saint Sacrement présidés par Mgr Antoine Hérouard, en la chapelle Sainte Reine à Alise-Ste-Reine (paroisse de Venarey-Les Laumes).
 
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