La maladie, une expérience spirituelle ?

Le service de la Pastorale de la Santé du diocèse de Dijon a organisé une formation le 29 septembre dernier à l’église de la Visitation, à Chevigny-Saint-Sauveur.

Le thème de cette journée était le suivant : La maladie, une expérience spirituelle, Dieu m’a donné rendez-vous à l’hôpital. C’est le père Bruno Cazin, prêtre et médecin, docteur en hématologie, qui a animé cette formation.

Ce dernier, qui a écrit un livre sur ce sujet précis, a choisi de présenter la maladie comme itinéraire spirituel. Un itinéraire pour le malade, mais aussi pour le soignant ou le visiteur.

Notre société voudrait oublier la mort

Le père Cazin a notamment déclaré : « L’irruption de la maladie dans une vie, suite à un diagnostic, peut survenir sans qu’il y ait eu de symptôme. C’est un véritable tremblement de terre. Tout de suite vient à l’idée que je peux mourir. C’est violent et j’imagine forcément le pire. Or nous sommes dans une société qui voudrait oublier la mort, comme la pandémie actuelle le montre bien. Dans un couple le conjoint va être encore plus angoissé. […] Dans ce contexte difficile, la nécessité de base est de consentir à la fragilité. C’est primordial, sinon on est dans le déni : on n’accepte pas la réalité et on finit par se mentir.

Si le malade crie sa douleur, il faut l’écouter et percevoir peu à peu le lent travail de consentement : c’est le rôle de celui qui accompagne. Un accompagnement de qualité favorise l’acceptation de la maladie. La vie est plus légère quand elle est portée à deux. Le plus important va être la relation de confiance. Le visiteur doit témoigner au malade qu’il a du prix, que même si c’est une relation inégale, car je ne suis pas malade, je peux lier avec lui une relation d’amitié. C’est essentiel. […]

« Notre rôle de visiteur est un rôle de témoin »

Il nous arrive d’entendre certaines personnes nous dire qu’à travers la maladie, ils ont redécouvert l’essentiel. Comme l’a dit le Pape au Parlement, « l’homme est un être de relations ». L’essentiel est d’aimer et d’être aimé. La maladie est rude mais elle peut aussi nous faire découvrir la beauté de la vie. Or la vie est don et ce don est gratuit. La durée de vie n’a plus d’importance, le temps s’ouvre à l’éternité dans la confiance.

C’est ainsi que certaines personnes ne parlent plus d’eux-mêmes mais du souci qu’ils se font pour un proche, un enfant. C’est l’attitude de Jésus à la Croix : il ne se défend plus, Il a tout donné. Certaines personnes âgées, certains malades vont jusque là. C’est l’attitude de Jésus qui se défait de son vêtement et lave les pieds de ses disciples car Il a tout remis à son Père.
Notre rôle de visiteur est un rôle de témoin. On n’a pas à faire du religieux mais, comme Jésus sur la route d’Emmaüs, à accompagner ce chemin de mort-Résurrection. Celui qui accueille dans la confiance et l’humilité son état atteste de la Puissance de l’Amour plus forte que la mort et nous, nous en sommes les témoins, au rythme de l’autre, à son pas ! »

Plus d’informations :

Service de la Pastorale de la Santé
Tél : 03 80 63 14 37 (les lundis, mardis et mercredis après-midi)
E-mail : pastorale.sante21@orange.fr

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