Retour sur la conférence de Dom Quenardel et Alain Vasseur

Dans le cadre de la semaine culturelle, une conférence/témoignage s’est tenue le jeudi 14 mars à 18h15 à la Maison diocésaine à Dijon. Dom Olivier Quenardel, père abbé de Cîteaux, et Alain Vasseur, coordinateur de l’espace Bachelard, à l’hôpital de La Chartreuse, ont animé les débats.

En 2017, Dom Olivier Quenardel avait ‘ausculté’ le silence. Cette année, accompagné de l’un de ses frères : Frère Bertrand, il est venu entretenir une assemblée – réunie en nombre- de la parole, comme source (thème de la semaine culturelle du diocèse de Dijon).

« Au commencement était le Verbe… »

A raison de la place du verbe dans notre langage, lui qui donne le sens de la phrase, le duo monastique a été articulé autour de cinq verbes porteurs de sens dans nos relations humaines et dans l’organisation de la société : nommer, contracter, gouverner, pardonner et célébrer… A la fin de son propos, le Père Abbé de Cîteaux a évoqué la « vie parlante » du colonel Arnaud Beltrame et des moines de l’Atlas, des « sommets d’humanité ».

Pour conclure son propos, le Père Abbé a évoqué la prophétie d’Isaïe (Isaïe, 55, 10-11), chantant le mystérieux parcours de la Parole de Dieu : « La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission ».

Alain Vasseur, animateur de « L’Espace des Expressions Bachelard », en lien avec le centre hospitalier La Chartreuse, et directeur du festival « Itinéraires singuliers », a témoigné alors de la nécessité absolue de donner la parole aux malades… pour les aider à la prendre.

Des œuvres à découvrir ce week-end

Cet artiste joint lui-même le geste à la parole pour traduire la beauté qui se révèle dans l’expression de la fragilité : l’art-thérapie prend le relais lorsque la parole ne suffit à libérer la souffrance : ce qui ne s’exprime pas s’imprime  dans le corps. Les dessins et poèmes d’Alain Vasseur seront exposés à l’église Saint-Michel de Dijon ce prochain week-end, sous le titre : « la parole et ses œuvres de création ». Les visages constituent le domaine de prédilection de cet animateur qui se veut « compagnon » de ceux auprès desquels il marche, coupant le pain avec eux, le partageant.

Alain Vasseur nous a rappelé l’éthymologie de ce mot (cum-panis), soulignant l’importance de l’accompagnement, faisant en cela écho à l’évocation, par Dom Olivier, du vocabulaire de la Règle de Saint-Benoît. Jamais le législateur des moines d’Occident ne présente l’abbé comme un « chef ». Au contraire, il écrit (au chapitre 64 de sa Règle) : « Que l’abbé sache bien qu’il lui faut plutôt songer à être utile qu’à être le maître […]. Qu’il ait constamment devant les yeux sa propre fragilité et qu’il se souvienne qu’il ne faut pas briser le roseau fléchi » …

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