Semaine pour l’unité chrétienne : Veillée de rencontre et de prière

Avec le monde de l’hôpital et celui des facultés, avec ses immeubles et ses petites maisons, ses retraités et ses étudiants, le quartier Montmuzard offre un visage varié, multi-générationnel et multi-culturel. Ses deux clochers de Saint-Paul et Sainte-Jeanne-d’Arc sont bien visibles, mais l’on remarque peut-être moins la salle de culte adventiste du boulevard de l’université. A plusieurs reprises, la semaine de prière pour l’Unité avait réuni des paroissiens des étudiants catholiques et des adventistes. Cette année c’est entre les paroissiens que le père Raphaël Clément, curé de la paroisse et le pasteur adventiste Helder Perreira ont souhaité voir se tisser des liens de proximité.

C’est ainsi que le mercredi 17 janvier, à la maison Ozanam, une rencontre d’amitié et de prière a ouvert la traditionnelle semaine de prière pour l’unité chrétienne, du 18 au 25 janvier.

Le thème 2018 de la semaine de l’unité, choisi par la Conférence des églises des Caraïbes, a été introduit. « Le Seigneur est ma force et ma louange, il est mon libérateur ». Ce verset, tiré du livre de l’Exode, rappelle la libération d’Egypte et nous invite à rendre grâce, encore aujourd’hui, pour l’action salvatrice de Dieu.

En écho à ce thème, un témoignage de guérison spirituelle a été donné par une personne qui correspond avec un condamné à mort aux Etats Unis . Enfermé depuis plus de trente ans, ce condamné a fait un magnifique chemin de libération intérieure. D’abord révolté, déprimé et rongé par le remords, il a peu à peu redécouvert la Parole de Dieu et la foi en un Dieu aimant et miséricordieux. Aujourd’hui il a trouvé la paix du cœur, et témoigne auprès de ses codétenus de cet amour du Seigneur, à tel point que son voisin de cellule s’est converti et a été baptisé.

Un commentaire « à deux voix »

Le temps de célébration, introduit par le chant de Myriam et scandé par des improvisations musicales, fut un moment paisible de lectures, de méditations et de partages autour de deux récits évangéliques (Saint Marc, 5, 21-43). Les deux guérisons entrelacées de la fille de Jaïre et de la femme qui touche le manteau de Jésus invitent à dépasser sa peur et à se confier au Christ de tout son cœur.
Le pasteur Pereira a mis en relief la pédagogie du Christ : Il est celui qui fait grandir ses interlocuteurs dans la foi, qu’elle soit cette femme seule et anonyme, muette, qui n’a que son geste pour s’adresser à Jésus ou qu’il soit Jaïre, le chef de synagogue, notable reconnu, père aimant, qui a les mots pour exprimer sa demande : dans les deux cas, le Christ demande un pas de plus à chacun : que cette femme sortie de son anonymat puisse verbaliser sa foi, que cet homme puisse sortir de l’urgence de sa demande. Dans les deux cas, le Christ va les enraciner dans sa Parole.

Le père Raphaël Clément a souligné la proximité du Christ : Avec la femme, il n’est plus celui qui touche, mais celui qui est touché. Le contact n’est pas celui de la promiscuité, mais celui de la Foi qui met en contact l’esclave de sa maladie et son libérateur. La femme a su s’approcher de celui qui se fait proche. Cette proximité, pour un catholique se poursuit dans les sacrements, mais pour tout chrétien, elle se prolonge dans l’Ecriture, la prière, le service du prochain et dans tout lieux où l’on peut se faire proche à la manière du Christ. Il revient à tout chrétien de trouver les formes qui lui permettent d’approcher le « Très Bas », le « Tout Proche ».

Au terme de ce commentaire à deux voix, chacun a pu alors partager en petits groupes et méditer ces évangiles avant que ne soit exprimée cette méditation dans les
invocations de la prière universelle. Simplicité, amitié, confiance en Dieu et foi profonde : prier ensemble en vérité est vraiment la meilleure façon de se connaître entre chrétiens et d’avancer vers l’unité.

Maguy Minonzio et Louis LEFEVRE

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