Donner est une démarche spirituelle !

À Dijon une journée nationale délocalisée : une belle occasion de réfléchir en Province au sens spirituel des dons à l’Église

« Le Seigneur nous donne de savoir être généreux en liberté authentique en sachant unifier l’intérieur et l’extérieur ». C’est par ces mots, commentant l’évangile du jour selon Saint Luc, que Mgr Antoine Hérouard, Archevêque, a ouvert la journée délocalisée à la Maison diocésaine de Dijon en ce mardi 11 octobre.

En effet, plus de 70 personnes venues des 4 diocèses de la Province, Nevers, Sens-Auxerre, Autun et Dijon se sont retrouvées pour réfléchir ensemble et échanger sur le thème des ressources de l’Église. Alternant apports en visioconférences des membres du groupe de travail de la CEF, Conférence des Evêques de France, sur cette question des ressources et échanges en groupes de 6 sur place, ces heures denses et dynamiques ont permis aux participants de se nourrir de bonnes idées et d’argumentaires profonds sur ces enjeux de l’appel à don.

« Les ressources représentent pour notre Église », a précisé en introduction Mgr Denis Moutel, président au sein de la CEF du Conseil pour les affaires économiques, sociales et juridiques, « un défi financier, un sens spirituel et un enjeu pastoral ». Véronique Guyard et son équipe ont tracé le fil rouge en dressant tout d’abord les constats, l’état des lieux des ressources. Les ressources ne progressent plus, les donateurs vieillissent, le contexte 2022 est peu favorable aux dons. Mais surtout, il est nécessaire de redonner le sens spirituel du don.

Donner est une démarche spirituelle !

Le donateur de l’Église n’est pas un donateur comme les autres : il est croyant ! En donnant, le fidèle vit une démarche évangélique. Et quand l’Église organise sa collecte de dons, elle ne le fait pas en vue de projets pour Dieu, mais parce que ses projets sont les projets de Dieu. Qui sont les donateurs ? Les résultats d’une récente enquête IPSOS, effectuée sur la base du déclaratif des personnes, distinguent 4 types de donateurs en France : les pratiquants investis réguliers, les pratiquants réguliers, les pratiquants occasionnels et les catholiques qui ne pratiquent pas. Les donateurs de ces catégories ont un rapport au don différent de celui des autres. Cependant, leur message commun est que l’Eglise est légitime pour appeler au don : ils attendent cet appel ! Ce sont les curés et les laïcs en mission en paroisse qui apparaissent comme les plus légitimes pour le faire.

Il y a donc urgence de donner de l’information sur les dons et leur destination. Avec la disparition future des chèques et des paiements en monnaie, l’Église se doit d’être « moderne » dans ses outils de collecte : applications smartphone, cartes bancaires, virements, prélèvement automatiques. Les différentes formes de dons ont été abordées et développées : le denier est le don de participation ; la quête, le don eucharistique ; le legs, le don de transmission ; le casuel comme don du passage ; les cierges et troncs qui sont dons d’intercession et l’offrande de messe, le don mémoriel, souvent le plus mal connu voire méconnu. Les groupes de travail ont approfondi ces notions, en cherchant à les appliquer à des simulations de cas très concrets.

L’enjeu de cette journée a aussi été celui de prendre conscience que c’est ensemble que tous les acteurs de l’Église portent ce souci de la collecte. Pourquoi donner à l’Église ? Parce que « l’argent partagé est un chemin vers Dieu et les autres, il fait exister » a précisé le Père Jean-Marie Onfray, théologien et membre du groupe de travail. « L’Eglise est au service du mystère de l’autre et non de son argent. C’est ce mystère qui fonde chacune de nos existences et qui fonde ainsi notre responsabilité ».

Ambroise Laurent, responsable économique à la CEF a livré 3 clefs de travail pour les économes, les équipes Denier des diocèses et des paroisses et les communicants d’Église : partir des donateurs, mutualiser ce travail avec tous les acteurs pastoraux – toute bonne idée est bonne à prendre ! – et savoir saisir l’opportunité de l’évolution technologique. Voici la manne bienvenue avec laquelle les Bourguignons sont repartis chacun dans leur diocèse respectif, afin de travailler encore et encore à ce sujet fondamental soutenant la vie concrète et pastorale de notre Eglise.

Anne Jacquemot,
Porte parole de Monseigneur Benoît Rivière

Directrice diocésaine de la communication du Diocèse d’Autun

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