Une vie : Marguerite du Saint-Sacrement

Le Sanctuaire de Beaune s’apprête à fêter l’anniversaire de naissance de la Vénérable Marguerite du Saint-Sacrement.

Pour cette occasion, une messe pour sa béatification sera célébrée, ce dimanche 7 février à 8 h 30 au Sanctuaire de l’Enfant-Jésus.

Enfance de Marguerite du Saint-Sacrement

Née le 7 février 1619 – et baptisée le jour même – à Beaune, Marguerite Parigot est la cinquième enfant de Jeanne Bataille et de Louis Parigot.
Ce couple profondément chrétien vit confortablement des revenus de la terre et de la vigne.

Très tôt, Marguerite révèle un attrait de tendresse pour les pauvres si nombreux en ces temps de guerres et d’épidémies. Elle accompagne sa mère dans ses visites aux malades à l’Hôtel-Dieu. À cinq ans, le Saint-Sacrement l’attire comme un aimant et elle fait à Dieu dans le secret de son cœur l’offrande d’elle-même.

À 11 ans, sa mère décède mettant un terme brutal à son enfance. Sur son lit de mort, sa mère la console et lui promet qu’elle sera carmélite. Marguerite, anéantie, court à l’église Notre-Dame. Prosternée devant la statue de la Vierge, elle la supplie de lui tenir lieu de mère et comprend dans son cœur qu’elle est exaucée.

Le soir même des obsèques, elle entre au Carmel Saint-Étienne de Beaune. Deux heures durant, elle s’entretient sur le Saint-Sacrement avec mère Élisabeth de la Trinité, prieure, et mère Marie de la Trinité, maîtresse des novices qui seront profondément touchées par ses paroles.Au Carmel, elle reçoit la grâce d’être « enfermée dans l’état de la sainte enfance de Jésus ». Pitié, joie et humilité forgent alors son existence, comme en témoigne son écrit : Quand le Bon Dieu nous envoie des souffrances, nous devons nous efforcer de les cacher en nous et de ne pas les montrer aux autres qui ne sont pas chargés de les porter.

Elle dont la taille ne dépassera jamais celle d’une fillette de douze ans est choisie, en ce temps de guerres et de misères, pour répandre le rayonnement de l’esprit d’Enfance ; car, de la crèche à la Croix, Petit Roi de Grâce et Roi couronné d’épines, Jésus veut régner sur nos cœurs.

Une grande dévotion à l’Enfant Jésus

Marguerite du Saint-Sacrement qui entretient une grande dévotion à l’Enfant Jésus, a de nombreuses rencontres avec Jésus enfant.

Le jour de sa profession solennelle le 24 juin 1635, Jésus lui apparaît sous la forme d’un enfant, lui remettant anneau, couronne et robe avec cette promesse : « Je ne refuserai rien à tes prières ».

L’année 1636 est effroyable pour la France : guerres, invasions, sièges. Jésus confie à Marguerite : « C’est par les mérites du Mystère de mon Enfance que tu surmonteras toutes les difficultés ». Marguerite crée alors la « Famille du Saint Enfant Jésus » dont les « domestiques » vivront des vertus de l’Enfance et réciteront la Petite Couronne. Cette dévotion quitte très vite les limites du cloître. L’armée ennemie se retire et la Bourgogne va connaître deux siècles de paix.

Le 7 février 1639, Jésus lui apparaît pour la former aux vertus de son enfance et l’encourage à la pénitence : « Il faut que tu apprennes maintenant la science de ma Croix. » Comme la petite Thérèse de Lisieux deux siècles plus tard, Marguerite est chargée du poids des pécheurs. Maladies, souffrances, infirmités ne la quitteront plus.

Marguerite a depuis longtemps l’inspiration de faire construire une chapelle dédiée à l’Enfant Jésus ; elle sera finalement consacrée le jour de Noël 1639. Un gentilhomme normand, le baron Gaston de Renty, lui fait parvenir une statue qui deviendra le cher Petit Roi de Grâce, toujours visible dans la chapelle du sanctuaire.

En mars 1648, on l’installe à l’infirmerie d’où elle ne sortira plus. Alors que son corps est un abîme de souffrances, son âme est un abîme de paix et de joie : « Il ne semblait pas que ce fut une créature mortelle, mais une âme déjà régénérée par la gloire ».

Elle qui vénère l’Enfant-Jésus tous les 25 du mois, décède dans la matinée du 26 mai 1648. Jusqu’à la fin, elle remercie ses sœurs et les console : « Vous me trouverez toujours au Saint-Sacrement ».

Exaucements et miracles se succèdent. Marguerite est déclarée Vénérable en 1873.

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