Le Seigneur vient aujourd’hui dans notre quotidien…

À quelques jours de Noël et en ce temps de l’Avent, le père Bernard Card, curé de la Paroisse Sainte-Chantal à Dijon, médite pour nous sur ce temps fort biblique.

« Rue des Longues Haies, le Seigneur passait … »

Le temps de l’Avent est de nouveau là pour nous réveiller, nous stimuler. Il s’agit une fois encore de prêter attention sur la venue du Seigneur dans nos vies ; de méditer sur ses trois avènements : Il est venu vivre parmi nous il y a un peu plus de deux mille ans. Il reviendra à la fin des temps. Il vient aujourd’hui dans notre quotidien. La liturgie nous invite à méditer tour à tour sur ces trois venues du Seigneur. Quel sens a pour moi chacune d’elles ?

Cette année, je vous livre ma réflexion sur la troisième venue : « Il vient aujourd’hui dans notre quotidien ». Si le Seigneur vient à nous chaque jour, quand passe-t-il dans nos vies ? Où ? Comment le reconnaître ? Comment l’accueillir ?

M’est revenu en réfléchissant à ces questions une chanson du Père Duval que notre professeur de Français nous avait fait découvrir en classe de troisième : « Rue des Longues Haies, l’inconnu passait ». Il s’agit d’un ouvrier de nuit, tisseur de son métier, qui rentre au petit matin, harassé, en rasant les murs. Qui va le voir, marchant avec sa fatigue, sa peine ? Le refrain change au cours de la chanson pour devenir : « Rue des Longues Haies, le Seigneur passait », et cela, juste après cet avertissement : « Ô vous qui cherchez le bon Dieu dans les nuages, vous ne verrez jamais son visage, vous manquerez encore son dernier passage. » Voir le seigneur, ne pas manquer son passage, voir son visage dans nos frères. Le voir qui vient à nous à travers les autres.

À travers celui qui me demande un service un soutien, une aide : c’est le Christ qui suscite ma charité, et qui m’invite à entrer dans son amour pour les hommes. À travers celui qui m’émerveille par sa foi : c’est le Christ qui réveille ma joie de croire. À travers celui qui a pour moi une parole d’encouragement ou de réconfort dans ma peine : c’est le Christ qui m’apporte sa consolation.

Le Seigneur vient : que mes yeux s’ouvrent sur son passage. Et pour cela, que je ne le cherche pas dans les nuages, mais là où il est quotidiennement, dans les frères qui ont besoin de moi, ou qui sont là pour moi. « Ouvre mes yeux, Seigneur. Je suis l’aveugle sur le chemin. Guéris-moi. Je veux te voir. »

Bon Avent à tous, avec un regard éveillé sur les autres.

Père Bernard Card,
curé de la Paroisse Sainte-Chantal à Dijon

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