Annonce d’une réouverture “limitée” des cultes : Mgr Minnerath réagit

Suite à l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron, ce mardi soir, les catholiques français sont nombreux à afficher leur stupéfaction face à la mesure annoncée : la limitation des cultes publics à une jauge stricte de 30 personnes, quel que soit l’édifice où a lieu la célébration.

Mgr Roland Minnerath, archevêque du diocèse de Dijon, exprime ce mercredi matin sa surprise. Il indique : « Je suis étonné de la mesure qui vient d’être prise, je ne la comprends pas. Je pensais que l’on prendrait en compte la surface au sol des différentes églises. Limiter le nombre de fidèles à 30 personnes dans une cathédrale comme celle de Dijon, qui pourrait en accueillir 600, en respectant les mesures de distanciation, n’a pas de sens !

Je me retrouve tout à fait dans les termes utilisés hier dans le communiqué publié par la conférence des évêques de France. »

Les évêques de France « déçus et surpris »

Voici le communiqué en question, publié quelques minutes après la déclaration de M. Macron :

« La Conférence des évêques de France (CEF) est à la fois déçue et surprise par l’annonce faite ce soir par le Président de la République concernant le nombre de 30 personnes autorisées dans le cadre de l’exercice public du culte à partir du 29 novembre.

Cette annonce n’est pas du tout conforme aux discussions qui ont eu lieu ces dernières semaines avec les ministres concernés. Dès ce soir, avec des représentants d’autres confessions chrétiennes, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, Président de la CEF, a interpellé le Président de la République pour demander que soit révisée cette mesure. En effet, cette mesure irréaliste et inapplicable est tout à fait irrespectueuse de la réalité de la pratique religieuse des catholiques.

L’Église catholique a proposé dans son protocole un espace de 4m2 autour de chaque fidèle et une occupation partielle de l’église au 1/3 de la capacité habituelle.

Vers un aménagement de la jauge annoncée ?

Les catholiques sont conscients des enjeux sanitaires et sont capables de faire preuve d’une totale responsabilité dans l’application des règles de protection. La mesure annoncée paraît ignorer ce sens des responsabilités dont ils ont déjà su faire preuve depuis le début de l’épidémie.

La période de l’Avent qui s’ouvre devant nous est un temps fondamental de préparation à Noël. Le rassemblement dominical constitue une étape essentielle pour les fidèles durant cette période. »

A noter que la situation pourrait évoluer dans les jours qui viennent : le président de la CEF, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, et le Président de la République, M. Emmanuel Macron, ont eu un échange téléphonique hier soir, 24 novembre.

La CEF indique : « Il ressort qu’une jauge réaliste, tout en restant stricte, sera définie d’ici jeudi matin pour une mise en application en deux étapes : samedi 28 novembre puis après la réévaluation du 15 décembre. »

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