Vendredi Saint : des chants pour accompagner l’office de la Passion

En ce Vendredi Saint où nous commémorons la crucifixion et la mort du Christ, veuillez trouver sur ce lien les chants de la Maîtrise de Dijon enregistrés l’an dernier en la cathédrale de Dijon.

Dans le même temps, le père Didier Gonneaud, curé de la cathédrale, propose une réflexion sur ce Vendredi Saint :

« Au long des siècles, l’office du Vendredi Saint s’est amplifié autour de deux éléments caractéristiques de la liturgie romaine : une succession de  longues lectures, incluant le récit de la Passion selon Saint Jean, et une prière litanique très développée, avec monition et oraison. Cette grande prière d’intercession s’étend à toutes les intentions de l’Église et du monde. Cette année, il est demandé d’ajouter une intention particulière pour les victimes de l’épidémie virale.

A ces deux éléments, lectures et intercession, succèdent la vénération de la croix et la communion eucharistique.  Pour la vénération, certains rituels emploient le terme d’adoration : la croix fait intimement partie de l’humanité de Jésus, elle-même totalement assumée par la divinité du Fils.

La vénération de la Croix, moment spécifique de l’office de la Passion

Entre l’office du Vendredi Saint et la veillée pascale, la liturgie adresse à la croix les signes de respect manifestés habituellement à l’égard de l’Eucharistie (génuflexion), d’autant plus que la présence eucharistique n’est plus conservée dans les églises pendant cette période. On ne célèbre pas la messe le Vendredi Saint, mais on communie aux pains consacrés au soir du Jeudi-Saint.

Le moment spécifique de l’office de la Passion est donc la vénération de la Croix, soulignée par un chant exclusivement dédié à ce moment : les « Impropères » (du latin « improperium », reproche).

Une écoute très attentive de ce chant permet de comprendre qu’il existe un contraste entre la multiplication des bénédictions divines et l’ingratitude des destinataires de ces bénédictions. C’est donc la communauté chrétienne qui est elle aussi visée, lorsqu’elle se montre ingrate envers l’amour du Christ en croix.

Après avoir fait entendre l’austère mélodie grégorienne des Impropères, la Maîtrise de la cathédrale souligne, dans une bouleversante version de Giuseppe Antonio Bernabei, l’imploration qui alterne le grec et le latin : « Hagios athanatos, eleison umas, Sanctus immortalis, miserere nobis » : « O Dieu saint, O Dieu fort et immortel, prends pitié de nous ! ».

Au cœur de l’office de la Passion, cette mention « immortel » annonce déjà la Résurrection : la mort ne peut retenir l’amour. »

Retrouvez le texte intégral du père Gonneaud sur ce lien

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