Jeudi Saint : Les chants de la Maîtrise… et une méditation

En ce Jeudi Saint où nous commémorons notamment le dernier repas du Christ, l’institution de l’Eucharistie et du sacerdoce, veuillez trouver sur ce lien (mot de passe : MaîtriseCathédrale21) les chants de la Maîtrise de Dijon enregistrés l’an dernier en la cathédrale de Dijon.

Dans le même temps, le père Didier Gonneaud, curé de la cathédrale, propose une réflexion sur ce Jeudi Saint :

« Le centre de la liturgie du Jeudi Saint est le rite du lavement des pieds, directement institué par Jésus. Il faut noter une double insistance de Jésus dans le chapitre 13 de saint Jean : « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. » Après avoir ainsi donné le sens de ce geste d’humilité, il ajoute « Sachant cela, heureux êtes-vous, si vous le faites. »

Ce n’est donc pas seulement un commandement moral ou une obligation rituelle, c’est un chemin de bonheur que Jésus confie à ses disciples dans ce geste. On aurait pu penser qu’à l’approche de la mort, Jésus se replie sur lui-même, sur la force intérieure qu’il doit mobiliser pour ne pas sombrer dans l’horreur. Cela rend d’autant plus bouleversante cette attention aux disciples. Jusqu’au bout il est avec eux, jusqu’au bout il reste attentif à leur chemin de vie : « heureux êtes-vous« .

L’antienne liturgique chantée par la Maîtrise de la cathédrale explore une nouvelle signification du lavement des pieds : l’Évangile en fait un geste d’humilité, la liturgie en fait un geste d’amour. Le Seigneur s’abaisse devant les disciples, le maître s’incline devant les serviteurs.

L’antienne liturgique va au centre de cette humilité : « Ubi caritas et amor, Deus ibi est » (là où sont charité et amour, là est Dieu).

Ce geste liturgique annuel est en fait passé dans la vie concrète de l’Église : chaque fois que l’Église prend soin des malades, de ceux qui souffrent, elle accomplit le commandement de Jésus.

Cette année, ce geste liturgique, rendu impossible par les circonstances, est comme totalement passé dans notre souci pour ceux que l’épidémie met en danger et pour ceux qui souffrent spécialement du confinement.

Un deuxième rite caractérise la liturgie du Jeudi Saint : la procession au reposoir. De fait, la messe ne se termine pas par l’habituelle bénédiction, elle reste ouverte, sans conclusion. Image liturgique du Christ s’avançant résolument vers sa Passion : l’assemblée se rend au reposoir comme le Christ se rend au jardin des Oliviers.

Les chants de la Maîtrise, en particulier l’Ave verum conclusif, sont centrés sur la présence eucharistique :

Nous te saluons, vrai corps né de la Vierge Marie,
toi qui as vraiment souffert et a été immolé sur la croix pour toute l’humanité,
toi dont le côté transpercé a laissé couler du sang et de l’eau.
Sois pour nous, au moment de notre mort, un avant-goût du repas.
Ô doux Jésus, ô bon Jésus, ô Jésus fils de Marie. »

Retrouvez le texte intégral du père Gonneaud sur ce lien

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