Que doivent à Luther les différentes confessions ?

1804Près de cent cinquante personnes venues de tout le diocèse, et au premier rang Monseigneur Minnerath son ancien collègue, ont assisté à la conférence du  pasteur Birmelé, professeur émérite de la faculté de Strasbourg, le jeudi soir 25 janvier, en clôture de la semaine de prière pour l’Unité. Pour évoquer la place de Luther dans l’histoire de l’Eglise d’occident, il s’est appuyé sur son engagement de longue date dans le dialogue œcuménique.

50 ans de travail œcuménique et des résultats

Du conflit à la communion – Le titre de ce document élaboré par la commission de dialogue luthéro-catholique pour préparer la commémoration de Luther, exprimait le souhait d’en faire une célébration commune des catholiques et des protestants. En se rendant à Lund pour son inauguration, le 30 octobre 2016,  le pape François est entré pleinement dans cette perspective.

Tout ceci a été rendu possible par 50 ans de travail œcuménique. Catholiques et Luthériens ont appris à faire mémoire ensemble de leur histoire, à reconnaître avec franchise leurs torts réciproques, mais aussi à mieux situer le rôle historique de Luther, qui a fait entrer le Christianisme dans la modernité, à l’aube de la Renaissance. Cette double réflexion, historique et théologique, a mené à la reconnaissance mutuelle, en 1999, d’un consensus  sur la doctrine de la justification.

Aujourd’hui la démarche de Luther est mieux comprise par les catholiques.

En 2011, Benoît XVI déclarait, à Erfurt : « Ce qui a animé Luther, c’était la question de Dieu, qui fut la passion de sa vie et de son itinéraire tout entier ». En traduisant la Bible en allemand, en donnant une grande importance à la prédication, par son catéchisme, ses livres de prière, l’importance donnée à la musique, il a mis la spiritualité à la portée de chacun. Toute sa théologie qui se fonde, non sur des vérités à démontrer, mais sur la relation entre Dieu et l’homme, fait de la religion la grande question existentielle. Enfin, l’ancrage dans la Parole de Dieu a remis en évidence le retournement des valeurs apporté par l’évangile : par la résurrection du Christ, la mort est vaincue, celui qui croit n’a plus peur, ni de mourir, ni d’être jugé, car il se sait totalement aimé et pardonné par Dieu, à l’avance.

2017 est  une occasion exceptionnelle qui s’offre à toutes les confessions chrétiennes : celle de se recentrer, tous, sur l’Evangile, et donc de faire ensemble, davantage, Eglise.

 

Maguy Minonzio

Photos : © Diocese de Dijon

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