Nicolas Doucet (Les Familius) : « La BD aide à prendre du recul sur notre quotidien, notre vie »

Le salon régional du livre et des médias chrétiens a lieu demain samedi en la salle Devosge, à Dijon. L’occasion de poser quelques questions à l’un des 60 auteurs, qui est dijonnais : Nicolas Doucet.

Parmi les différents auteurs de ce salon, vous êtes l’un des rares Dijonnais. Qu’est-ce que cela fait d’être le « régional de l’étape » ?

« Ça me change surtout des 2-3 heures de train pour me rendre sur le salon. Huit minutes de vélo, c’est quand même bien sympa. Sinon, oui, je croise un peu plus de personnes que je connais, mais l’intérêt d’un festival ou salon, c’est de rencontrer les lecteurs « inconnus ». »

Vous êtes notamment connu pour être l’auteur de la BD Familius, qui campe le quotidien d’une famille nombreuse. Vous vous inspirez de faits réels ?

« Souvent, la réalité dépasse la fiction, qui n’en est qu’une pâle copie. Donc, oui, je m’inspire de notre quotidien, du quotidien de familles d’amis. J’aime bien partir d’une situation dans laquelle tout le monde peut se retrouver, puis lui donner une ouverture originale. La vie de famille est riche en occasion de friction ou problèmes qui peuvent se transformer en sourires ou rires. »

Cela fait déjà plusieurs tomes que vous sortez, qu’est ce qui selon vous explique ce succès ?

« On a besoin de miroir pour se re-peigner, voir la feuille de salade coincée entre les dents. Les Familius, avec leur retour sur la vie de famille, permettent ce miroir avec un petit décalage humoristique. La BD aide à prendre du recul sur notre quotidien, notre vie. »

Cette vocation du dessin, de la création artistique, est apparue dès votre jeunesse ?

« J’ai dessiné très jeune comme tous les enfants, mais contrairement à la plupart des adultes, je ne me suis pas arrêté !… »

On parle depuis pas mal d’années de la mort imminente du livre ou de la presse papier au bénéfice des supports multimédias. Quel est votre avis sur cette question ?

« Autant je peux broder et rebondir sur notre quotidien, je ne suis pas du tout visionnaire. Donc, pour l’instant, le livre papier vit bien ; c’est agréable d’avoir un vrai objet dans les mains, avec une odeur, une texture, de la confiture entre les pages (après quelques lectures pendant l’heure du goûter)… la vrai vie, quoi. La presse, qui est plus dans l’instant, l’éphémère, se dirige plus naturellement et plus vite vers le virtuel, l’écran. »

Quels conseils donneriez-vous à un jeune passionné de dessin/bande dessinée qui compte en faire son métier ?

« Pour en faire son métier, il faut être très curieux et lire énormément de tout, même et surtout ce qu’on n’aime pas. Puis dessiner tout le temps. Ne pas gommer, mais noircir des feuilles et des feuilles. Dessiner d’après nature (paysage, objets, personnes) pour enrichir son oeil, son cerveau avec tout la richesse du monde. Sinon, on se retrouve rapidement à piétiner, enfermé dans ses « tics » et manies. Pour résumer, s’ouvrir. »

Plus d’informations sur le salon du livre et des médias chrétiens ici.

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