« On étouffe le réveil des consciences en faisant la promotion du progrès comme une fin en soi »

Organisées par la pastorale la famille du diocèse de Dijon, les Universités de la famille tiennent leur sixième édition ce samedi à Dijon. Cette année, le thème retenu est le transhumanisme et ses répercutions sur l’humanité, dans les décennies qui viennent.

Victor Larger, délégué épiscopal en charge de la pastorale de la famille, précise : « Il faut distinguer l’homme augmenté et le transhumanisme. L’homme augmenté, dans un sens, existe déjà. Par le biais d’instruments de tous les jours, comme les lunettes, ou par l’utilisation de produits pour améliorer ses performances, comme c’est le cas du dopage dans le sport. Le transhumanisme, c’est quand l’homme cherche à aller au-delà de lui-même. Il y a des recherches qui sont menées sur le plan médical, pour guérir des personnes malades ou infirmes. Mais la question se pose quand ces recherches sont menées pour un homme valide, pour dépasser ses « limites humaines ».

Cette question fera partie des thématiques abordées par les six conférenciers qui interviendront tout au long de la journée de samedi.

Victor Larger reprend : « Au fur et à mesure des inventions, du progrès technique, on franchit des limites qu’on pensait inatteignables. Mais il y a une première question à se poser : où est-ce qu’on va et jusqu’où on va ? Est-ce que c’est notre volonté de puissance ou de jouissance qui guide notre action ? Dans tous les cas, il faut laisser un espace à la réflexion. En même temps qu’on voit apparaître un saut technique avec les progrès fulgurants de l’informatique, de l’intelligence artificielle, le questionnement éthique est parfois mis de côté, voire disqualifié. On a tendance à étouffer le réveil des consciences en faisant la promotion du progrès comme une fin en soi, comme un nouveau Dieu… »

Ce que révèle le transhumanisme, selon le délégué épiscopal, c’est la crainte de l’homme en la mort. Une mort que ce dernier cherche à fuir, alors qu’elle est, de fait, inéluctable. Victor Larger conclut : « Le progrès technique a donné à l’homme un soulagement physique. Mais l’homme a toujours besoin d’un autre soulagement, un soulagement moral, par l’expression de notre humanité, la compassion. C’est peut-être là qu’il faut mettre le plus d’efforts, pour se rapprocher les uns des autres, plutôt qu’une recherche matérialiste qui promeut l’individualisme. »

Retrouvez le programme des Universités de la famille ici.

Partager