Roland Giraud : « Tout tend à nous prouver que la foi en Dieu nous sauve, toujours »

Roland Giraud est ce mardi soir à Dijon pour la projection en avant-première, au cinéma Olympia, du documentaire Roland Giraud, le pari de croire en la vie. Le film*, co-produit par Marie Mitterrand et France 3 Bourgogne-Franche-Comté**, réalisé par Jean-Baptiste Martin, livre le témoignage tout en sincérité du comédien, aujourd’hui âgé de 75 ans, les épreuves qu’il a traversées et son chemin de foi. Il répond à nos questions.

Roland Giraud. Photo CasaDei Productions

Dans le documentaire projeté ce soir, votre foi prend une place centrale. Vous avez toujours été croyant ?

« Pas du tout. Mon père était athée et ma mère était catholique mais non pratiquante. Je n’ai pas eu d’éducation religieuse. Les chemins de la foi sont parfois un peu étonnants ! Le mien a commencé pendant mon service militaire, en Algérie. J’étais très ami avec un abbé qui faisait son service militaire lui aussi. Le dimanche matin, j’allais à la messe car je n’avais rien de mieux à faire. C’est lui qui m’a initié à la foi, je suis resté ami avec lui jusqu’à son décès il y a quelques années. Ensuite, j’ai eu la chance de rencontrer ma femme (Maaike Jansen, Ndlr) quand j’étais dans le cours d’art dramatique. Ma femme est une protestante, convaincue, pratiquante, d’une famille hollandaise calviniste très pratiquante également. Nous nous sommes fiancés, puis mariés en 1965. Ma femme m’a encore plus ouvert au message christique. Je suis donc devenu protestant. Comme le disent parfois les gens, je ne proteste pas toujours, je témoigne pour ! »

C’est à ce moment que vous avez débuté votre carrière de comédien…?

« En 1965, je démarrais dans le métier que je voulais faire, petitement mais sûrement. Le métier de comédien est un métier difficile puisqu’il faut plaire au monde pour pouvoir en vivre. Le Très-Haut a voulu que j’ai la chance de m’en sortir, de travailler de plus en plus, d’avoir la chance absolue d’avoir des succès au cinéma et au théâtre. J’ai bien vécu de mon métier jusqu’à aujourd’hui. Et puis en 2004, nous avons eu un événement épouvantable puisque nous avons perdu notre fille unique d’une manière atroce, qui a été assassinée par un fou furieux. Cela a causé un choc énorme dans notre vie. Cette épreuve dure encore puisque nous souffrons de son absence. »

Roland Giraud. Photo CasaDei production

Certaines personnes perdent la foi suite à de telles épreuves. Comment avez-vous gardé la vôtre ?

« C’est la prière, d’abord. Il faut prier énormément, il ne faut pas hésiter à demander. Comme cette parole de la Bible « Demandez et vous obtiendrez ». Il faut demander à garder la foi, demander et prier pour que notre enfant ne soit pas dans l’obscurité que nous connaissons souvent sur terre mais dans la lumière qui est là-haut. Il faut y croire. Si on lit bien la Bible, tout est expliqué dedans, dès le premier passage de la Genèse. Tout y tend à nous prouver que la foi en Dieu nous sauve, toujours. Avec ceux qui n’ont absolument pas la foi, et nous en rencontrons beaucoup, il faut beaucoup parler, essayer de trouver des arguments qui puissent les toucher, être patient. Avoir la foi, c’est quelque chose de très difficile, mais c’est la chose la plus belle, car on a tout à gagner et rien à perdre ! Ma femme a une foi très profonde, elle lit la Bible tous les matins, elle lit tout ce qui concerne la vie de Jésus, elle s’intéresse à tout. Quand nous sommes en tournée, quand nous sommes dans des villes où il n’y a pas de temple, nous allons à la messe, nous sommes tout à fait œcuméniques, c’est important pour nous. « 

N’est-ce pas compliqué d’être croyant, pratiquant, dans un monde qui perd le sens de Dieu ?

« La foi nous demande d’être humble, d’aimer notre prochain, d’être discret, d’être bienveillant, alors que je suis dans une profession où certains acteurs de renom ne sont ni discrets ni bienveillants, ni simples. Alors évidemment c’est parfois difficile. Je les amuse… il n’empêche qu’en les amusant et non pas en les prenant de travers, je fais passer mon petit message. Je leur explique que si je suis là aujourd’hui, c’est peut-être que Dieu l’a permis, à condition que je puisse témoigner de sa Parole aux gens. Nous ne sommes pas sur terre pour notre bien-être ou notre enrichissement, mais pour apprendre à aimer les autres même quand ils ne sont pas aimables, et à témoigner malgré les épreuves et les difficultés. L’époque que nous vivons actuellement qui est une des époques les plus troubles avec celles qu’ont connu nos parents et nos grands parents pendant les deux guerres mondiales, il est évident que le Mal rôde partout : la futilité, le mépris de l’autre, l’orgueil, tout ce qui est néfaste. Il faut prier beaucoup, beaucoup, pour arriver à supporter tout cela. Encore une fois, si j’étais un quidam, on ne m’écouterait pas. En un sens, je profite de ma notoriété pour faire passer le message. « 

Vous parlez de la Bible, y a-t-il une phrase qui vous a particulièrement touché ?

« Il n’y en a pas une, il en a 5 000 ! La plus importante, celle qui est essentielle, c’est cette parole du Christ : « Aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimé ». Il faut aimer de la manière la plus désintéressée et de la plus pure possible. Par ailleurs, je pense à mon copain curé et qui me disait toujours : « dans une conversation, dans un conflit, écoute toujours les gens, jusqu’à ce qu’ils aient fini de parler. A ce moment là ayant enregistré leurs propos et leurs divergences, tu peux, point par point, leur parler et leur montrer l’amour du prochain ». »

* Projection à 19h30 au cinéma Olympia. Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.

** Le documentaire sera diffusé sur France 3 Bourgogne Franche-Comté le lundi 20 novembre après Le Grand Soir 3 et le mardi 21 novembre à 8h50.

 

 

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