« On a davantage besoin de missionnaires aujourd’hui qu’il y a 35 ans »

La semaine missionnaire mondiale débute ce dimanche pour s’achever le 22 octobre prochain. Ce samedi, à 15 heures, à la maison Ozanam, près de l’église Sainte-Jeanne-d’Arc de Dijon, le père Laurent Maire, prêtre fidei donum du diocèse de Besançon au Chili depuis 35 ans, parlera de son expérience missionnaire dans les quartiers populaire de Santiago. Il répond à nos questions.

Père Laurent Maire, vous vivez depuis 35 ans au Chili. Avez-vous choisi ce pays ?

« Une chose était claire pour moi, Je voulais aller en Amérique du sud. J’avais le choix entre le Brésil, l’Argentine et le Chili. Je n’ai pas voulu aller en Argentine car en 1977, trois religieuses sont mortes torturées. Je ne voulais pas faire subir un nouveau deuil à ma mère, déjà durement éprouvée. On m’a finalement envoyé au Chili. Triste ironie de l’histoire, un an et demi plus tard, le père André, un prêtre originaire de Rodez qui était au Chili avec moi, est mort d’une balle dans la tête alors qu’il lisait la Bible. »

 Quel regard portez vous sur l’évolution des mentalités au Chili en 35 ans ?

« Le Chili était plus catholique quand je suis arrivé qu’aujourd’hui. La télévision et la société de consommation ont fait des ravages. Sous Pinochet, les gens étaient plus solidaires entre eux. Ils avaient un ennemi commun : les militaires. Maintenant, ils oublient plus facilement leurs voisins. »

Votre présence là-bas n’en a que plus d’importance…

« C’est la raison pour laquelle j’y reste ! On a encore plus besoin de missionnaires aujourd’hui qu’il y a 35 ans. Au Chili, mais en Europe aussi. Il faut redonner aux gens le sens de Dieu. C’est quand même dommage de les voir partir en pèlerinage à la grande surface du coin plutôt qu’à la messe… »

Vous avez succédé au père Pierre Dubois à la Victoria. Vous l’avez bien connu ?

« Pendant plusieurs années, alors que j’étais curé de la Victoria, il vivait sur le territoire de la paroisse. Il était extrêmement populaire : pour ses obsèques, en 2013, des milliers de personnes sont venues ! Il a laissé une trace indélébile à la Victoria. »

Plus d’informations sur la semaine missionnaire mondiale ici.

 

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